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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/139

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ZANAMANGA


Louis Berlon se désolait de partir pour France, en congé administratif. Le gouverneur général lui avait refusé une quatrième année de séjour, et il s’en allait bien malgré lui. A son retour, quel poste lui échoirait ? A coup sûr, ce ne serait pas Tananarive, ni sans doute les Hauts-Plateaux. Et puis, qu’allait-il faire là-bas ? Sa santé était excellente, il n’avait au pays que des parents éloignés, dont il se souciait peu. Il dépenserait à Paris et à Vichy, en noces banales, les économies de Madagascar, et repartirait, aussitôt son congé fini, pour refaire son estomac et sa bourse.

Surtout il s’attristait de quitter Zanamanga, la ramatou avec qui il vivait depuis trois ans. L’aimait-il ? Il n’aurait pas su le dire. Il y a tant de façons d’aimer ! Mais sûrement il était attaché à sa compagne par mille liens secrets, plus forts que l’amour. L’étrangeté même de cette union et la dissemblance de leurs personnes l’avaient d’abord séduit. Les jeunes hommes de France, lassés des amours