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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/160

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ce qu’elle pouvait comporter pécuniairement d’avantageux ; il avait pressuré ses administrés pour que leur délégué fît bonne figure au pays des vazaha. Chacun avait été taxé selon ses ressources : tel avait dû donner dix sous, tel autre dix francs. L’ensemble constituait un pécule respectable, argent de poche du ménage Violhardy ; car M. le gouverneur emmenait à ses frais en France la compagne de ses mauvais jours ; elle avait été à la peine, il était juste qu’elle fût à l’honneur.

Sur le bateau, on s’offrit le supplément de la 1re classe, seule digne d’un gouverneur principal de Tamatave. Justement il y avait très peu de monde ; par suite d’un éboulement sur la ligne du chemin de fer, les voyageurs de Tananarive étaient restés en détresse et avaient manqué le paquebot ; à Zanzibar et à Mombasa, on embarqua un fort lot d’Anglais et quelques globe-trotters peu au courant des choses coloniales. Le gouverneur principal de Tamatave et Mme Violhardy, voyageurs de première, firent une grande impression sur ces Européens candides. La dame sans doute manquait parfois de distinction, et, à table, elle montrait de bizarres ignorances ; mais elle avait un type malais si étrange ! Quant à Violhardy, habile à profiter de ses avantages, il jouait au nabab ou au radjah. En quelques jours il eut séduit un ménage français