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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/178

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de la ruse, de la douceur, de l’intimidation. Mais quoi ? Il avait eu la malchance de tomber sur un adversaire particulièrement difficile, le chef sakalave Boutoumoura. Depuis le début de la campagne de répression, ce Boutoumoura restait insaisissable, disparaissant après chaque échec, puis reparaissant au bout de quelques jours avec de nouveaux partisans. Ah ! s’il pouvait le tenir une fois, celui-là, son compte serait bon !

Un caporal européen arriva en courant, s’arrêta dans l’ouverture de la porte, rouge d’émotion :

— Qu’est-ce qui se passe, Langlois ?

— Mon capitaine, paraît qu’y a encore un village qui brûle par là dans l’Ouest.

L’officier prit sa jumelle et, sortant de la case, regarda vers le couchant. Un village brûlait en effet, sur la crête bleuâtre d’une colline lointaine, à l’horizon. Déjà le clairon sonnait le rassemblement ; dix minutes après, le capitaine était parti avec une quarantaine d’hommes. La nuit tombait vite, presque sans crépuscule ; l’ombre venue, la troupe put se guider sur les lueurs de l’incendie, qui mêlaient des tons d’or fauve aux splendeurs rouges du couchant. En une heure on arriva : le feu avait été mis en quatre ou cinq endroits, il achevait de s’éteindre, car les cases en roseaux se consument vite ; comme il n’y avait pas de vent, certaines parties du village avaient été épargnées ; quant aux Fahavalou, ils avaient