de sagaies et d’un fusil de traite à la crosse rehaussée de clous de cuivre. Leurs poitrines nues se hérissaient de cordons d’amulettes : morceaux de racines bizarrement contournés, dents de caïmans, fragments d’os humains, perles de couleur, petits sacs en toile ou en peau contenant d’effroyables mixtures. A leur ceinture pendaient les poires à poudre ou les porte-briquet : des cornes de bœuf ornées de dessins géométriques en perles, ou serties de cuivre et d’argent. Beaucoup d’entre eux avaient à la partie supérieure du bras gauche un bracelet en os ; tous étaient coiffés avec la couronne en grosses boules de cheveux crépus, également espacées, et un cordon retenait fixé au milieu de leur front le coquillage blanc traditionnel, en forme d’entonnoir très évasé.
Impouinimerina, drapé comme un empereur romain dans une toge, le casque blanc sur la tête, marchait le dernier, conformément au protocole bara. Entre les cases royales et la résidence, toute la tribu était réunie, nue et grouillante, pour se prosterner au passage de son roi. Les cent guerriers montèrent lentement le grand escalier et s’arrêtèrent sur le terre-plein en avant de la maison. Le mpandzaka entra seul.
Il fut cordialement reçu par les deux administrateurs. On fit venir des liqueurs, du champagne, et l’on causa. Le vazaha-bé s’informa de la récolte du riz