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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/249

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apercevait le haut toit en ételles grises de la maison d’en face ; au-dessus du lit était accrochée, dans un cadre noir, une chromo en couleurs représentant la cathédrale de Cologne. Il allait mourir ; sa mère, avec ses cheveux gris serrés sur les tempes, était assise près du lit et de ses deux mains serrait sa main à lui, en pleurant. Il se réveilla et sentit en effet deux petites mains douces qui emprisonnaient la sienne. Il ouvrit les yeux, mais ne reconnut pas la chambre. En face de lui, une large baie s’ouvrait sur un fouillis d’arbres et de plantes. Une femme à la peau de bronze, aux cheveux étrangement tirebouchonnés, sanglotait en tenant sa main. Il la repoussa avec horreur, les yeux dilatés par la crise proche. Le médecin fit de suite une nouvelle piqûre de morphine ; quelques heures après, il annonça au consul la mort de son compatriote et lui laissa le soin de prévenir la famille avec les ménagements d’usage.

Ranirina partit le lendemain ; aucun vazaha ne sut jamais ce qu’elle était devenue.