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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/251

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L’AMANT DE LA REINE


L’administrateur Rochard, chef du district du Ménabé occidental, s’ingéniait pour amuser la reine sakalave Kalou, venue de si loin, du fond de la brousse, saluer le gouverneur général en tournée. C’était une jolie idylle australe que l’histoire de cette reine. Jadis, quand, toute jeune encore, elle grandissait en beauté au village de Makarainga, un explorateur français venu du Ménabé s’était arrêté quelques jours dans son pays. A cette époque elle ne s’abritait pas encore sous le parasol rouge, insigne de la royauté ; insouciante et heureuse, elle jouait ou chantait avec les femmes du lapa paternel, et offrait la fleur de ses quinze ans aux jeunes hommes les plus beaux de sa tribu. Jamais elle n’avait vu de vazaha. Elle trouva le premier fort à son goût, et le dit ingénument à son père le mpandzaka. Les filles de race noble, en terre sakalave, sont maîtresses de leur corps : on logea l’étranger dans la case de Kalou, et il connut l’amour d’une princesse.