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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/268

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ne pas tomber : les Razana, les Ancêtres qui avaient hanté cette place, venaient d’exaucer ses vœux, en lui faisant découvrir un trésor. Il marmotta une incantation pour se rendre les Angatra propices, puis regarda avec méfiance autour de lui. Heureusement aucun des rares habitants du village n’était à proximité : les gens jeunes travaillaient aux rizières, les vieux sommeillaient dans les cases, les enfants gardaient le bétail. Il fit retomber un peu de terre dans le trou, la tassa soigneusement, et s’en alla d’un air détaché. Enfermé dans sa maison toute proche, il surveilla jusqu’au soir, par les interstices d’un volet de zouzourou, les abords de la fosse ; la nuit venue, il tendit l’oreille avec angoisse, craignant un voleur, malgré l’invraisemblance de ses soupçons.

Quand tout fut endormi dans le village, il se glissa sur la place et, sans bruit, avec un couteau, déterra le coffre. Lorsqu’il l’eut dans sa case bien close, il fit sauter la serrure hors du bois vermoulu, souleva le couvercle, approcha la lampe de pierre où brûlait un morceau de graisse et regarda : le coffre était plein aux deux tiers de piastres noirâtres ou vert-de-grisées ; il y plongea les mains, remuant les pièces, ramenant à la surface celles du fond ; certaines étaient comme savonneuses, la plupart semblaient rongées par une lèpre noire. Il les regarda de près : la frappe était défectueuse, le métal