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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/281

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LE GÎTE D’ÉTAPE


Louis Fournier, ex-colon à Madagascar, racontait ses aventures, au café des Mille-Colonnes, en prenant l’apéritif.

— Oui, disait-il, on est plus en sécurité dans la brousse malgache que dans n’importe quelle grande ville de France. La nuit, on couche souvent la porte ouverte, quand ce n’est pas sans porte…

— Mais les fameux Fahavalou… observa M. Dupont, le percepteur.

— Les Fahavalou, il y a longtemps qu’ils n’existent plus. En 1906, on en conservait encore un ou deux, à Tsindzouarivou, pour les montrer aux étrangers de passage. Je les ai vus. Chaque jour ils touchaient une ration de riz que leur octroyait la munificence de l’Administration, et ils cultivaient un petit jardin devant leur case, comme des rentiers. Ils portaient le titre honorable de prisonniers politiques.

— De temps à autre, interrompit le percepteur, on lit pourtant dans le journal qu’un colon comme vous