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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/35

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L’ESSAYEUR


M. Arthur Destouches, chef du Service du Commerce et des Transports, était depuis peu à Madagascar. C’était sa première colonie, et il recherchait les impressions exotiques, à la façon d’un collectionneur furetant chez les antiquaires. En tournée à Majunga, il avait retrouvé un vieux camarade d’autrefois, directeur de la Compagnie Australe d’Exportation. Cinq années de droit au quartier latin, puis dix ans de vie à Paris, avec des rencontres irrégulières, pourtant fréquentes, avaient laissé aux deux amis assez de souvenirs communs pour leur faire croire, au bout de deux heures, qu’ils s’étaient quittés l’avant-veille. Ils fumaient un cigare sur la terrasse du cercle, au seul endroit de la ville, où souffle un peu de brise, pendant la saison chaude. Restés tous deux célibataires, ils parlaient femmes. M. Arthur Destouches confia qu’il serait heureux, après huit jours de chasteté en chemin de fer et en bateau, de comparer aux ramatous tananariviennes les beautés de Majunga. Il expliqua que