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Page:Renel - La Race inconnue, 1910.djvu/62

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gagner de quoi payer l’impôt ; le reste du temps ils dormaient, vautrés sur les nattes, dans l’ombre tiède des cases. Quant aux femmes, elles n’avaient d’autre métier que de faire l’amour.

Pourtant les Anglais avaient annoncé depuis longtemps à ce peuple la bonne nouvelle. Dès le commencement du XIXe siècle, des missionnaires venus de Londres avaient évangélisé les pacifiques Betsimisaraka. Hélas ! les conversions auraient donc été plus apparentes que réelles, puisque la troisième génération retournait aux erreurs païennes et déshonorait par sa conduite la religion évangélique qu’elle croyait professer. P. O. Barklay, inspiré par l’esprit du Christ, sentit qu’une grande tâche lui incombait : la régénération de la femme betsimisaraka. Christ lui-même n’avait-il pas relevé la pécheresse, pardonné à la femme adultère ? N’avait-il pas dit à la Chananéenne : « Je ne suis envoyé qu’aux brebis perdues de la maison d’Israël » (Matth. 15, 24). Le Révérend médita tout le jour sur les moyens d’extirper l’esprit immonde du corps des ramatous. Dès le lendemain, il se mit à l’œuvre.

D’abord il consacra tous ses soins aux jeunes âmes que la gangrène du vice n’avait pas encore atteintes, et s’occupa des petites filles. Il appela les deux instituteurs indigènes de la mission, leur donna d’excellents conseils pour préparer des enfants à une vie chaste et chrétienne. Il s’efforça de montrer