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LA FILLE DE L’ÎLE ROUGE

avait l’air hérissé, grincheux et désagréable. Claude se crut transporta dans les bureaux d’une préfecture ou d’une mairie de la métropole ; il prit une chaise qu’on ne lui offrait pas, exposa son affaire. L’autre l’interrompit tout de suite :

— Avez-vous le certificat de décès ?

— Oui.

Il le prit et d’un geste arrêta Saldagne, qui voulait parler.

— Ça suffit, attendez.

Il ouvrit un tiroir, en sortit un imprimé qu’il remplit.

— Vous porterez ou ferez porter ça au gardien du cimetière. Il vous donnera tous les renseignements pour l’inhumation.

— Mais, monsieur, dit Claude, il s’agit d’un cas particulier. Mon ami, Monsieur Berlier, que vous connaissiez peut-être de nom et même de vue (l’employé fit un geste affirmatif) doit être enterré non pas au cimetière, mais dans le tombeau qu’il a fait lui-même construire en sa propriété d’Isourak.

— Ah ! oui ! Je sais. Le fameux tombeau malgache ! C’était un original, ce monsieur Berlier !

— En tout cas sa volonté expresse, maintes fois exprimée devant de nombreux témoins, était d’être inhumé dans ce caveau.

— Les règlements s’y opposent.

— Cependant, en France, il existe bien des sépultures privées du même genre, en dehors des cimetières. Le terrain en question appartenait en toute propriété à monsieur Berlier.