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Page:Renel - La fille de l'Île-Rouge, roman d'amours malgaches, 1924.djvu/262

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LA FILLE DE L’ÎLE ROUGE

dant dans le passé hors du présent triste, de l’avenir plus maussade encore. Il porta sur lui-même un jugement sévère. Il n’était qu’un impulsif, prenant plaisir à gâcher sa vie. Il avait fui trop rapidement la France, par peur de la femme blanche, et quitté trop vite Madagascar, par dégoût de l’Imérinienne. Pourquoi, dans l’existence, ne sait-on pas s’en tenir aux demi-bonheurs et même aux quarts de bonheur rencontrés en chemin ?

Un semble-soleil luisait sur la Canebière, et le trottoir plein de bruit donnait une illusion de joie. Mais, en face, l’ombre des grandes maisons grises était triste, et Claude, en regardant ce ciel du Midi, d’un bleu si pâle, ouaté de brume, sentit qu’il regrettait déjà, dans la terre des Cimmériens, le mirage austral.


FIN