Page:Rennell - Description historique et géographique de l’Indostan, tome 3, 1800.djvu/248

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cir un fait, elles en obscurcissent mille, et qu’elles mènent plutôt au ridicule qu’à des conclusions justes. Rarement elles sont convaincantes par une ressemblance de sons, ou une égalité de lettres ; mais leur avantage est quelquefois d’avoir à leur appui une tout-autre évidence. Par exemple, nous savons, par la nature des différens idiomes, que fitz[1] et hijo[2] sont dérivés de filius ; qu’oncle vient d’avus ; étranger d’extra ; que jour tire son origine de dies ; rossignol de luscinia, le chantre des bocages ; et qu’enfin sciuro, écureuil, et squirrel sont composés de deux mots grecs qui peignent cet animal.

Quoique ces diverses étymologies ne puissent pas être démontrées d’une manière irréfragable, elles suffisent pour prouver, au besoin, la connexion qui se trouve entre les membres d’un grand empire. Mais quand nous faisons dériver notre hanger[3] du persan, parce que quelques voyageurs ignorans ont mal orthographié le mot Khanjar, qui certainement signifie une autre arme ; quand nous prétendons que le bois de sandal vient du grec, dans la supposition que

  1. Ce mot est irlandais.
  2. Ce mot est espagnol.
  3. Coutelas, ou couteau de chasse.