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Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/271

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liste commune à l’antiquité, avec les besoins humains de l’espérance et de la foi. Là réside encore la plus considérable des difficultés opposées à l’établissement d’une franche dichotomie des doctrines.

À ces difficultés de la reconnaissance du vrai siège de la souveraine question métaphysique, il faut en ajouter une autre qui est matériellement assez grave pour rendre inexécutable toute œuvre de classification par divisions et subdivisions de doctrines, rapportées aux thèses ou antithèses de nos dilemmes. Nous voulons parler des contradictions, ou involontaires, ou déguisées, dans lesquelles il est assez ordinaire que les philosophes se laissent engager par le désir de conserver ce qu’ils croient être les avantages d’une opinion, ou d’en élaguer ce qui leur déplaît, sans se rendre assez compte des solidarités ou des conséquences des articles ainsi gardés ou rejetés. C’est la source des obscurités, des équivoques, des distinctions mal fondées, des innovations de terminologie intéressées, des interprétations disputées, et finalement d’un obstacle insurmontable à classer et dénommer les doctrines autrement qu’en des termes de commun langage, nécessairement mal définis et d’une application contestable. Ce serait pourtant la première chose à chercher qu’un moyen de classification, mais on s’aperçoit en lisant les historiens les plus estimés de la philosophie qu’ils ne paraissent pas en éprouver le besoin.

LXXIV

Réduction des alternatives à une alternative dernière. L’antithèse. — Le désordre de la critique historique