Page:Renouvier - Les Dilemmes de la métaphysique pure, 1901.djvu/65

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seconde veut que l’essence du sujet soit cherchée en soi, dans la plus grande abstraction possible des qualités et relations des phénomènes, jusqu’à ce qu’elle se trouve enfin exprimée par des termes généraux qu’on réalise et qui représentent à la fin l’inconditionné par une négation. Quelle qu’en soit au moins la définition, la réalité suprême prend par cette méthode une forme négative de la représentation possible.

L’alternative revient donc, en ses termes purement logiques, à rejeter le principe de relativité, ou à le reconnaître seul apte, en s’appliquant aux différents ordres de relations déterminés par les catégories de la raison, à conduire le philosophe à la définition du sujet ultime accessible comme objet de la connaissance. Mais des analyses particulières, qui donneront lieu à des dilemmes plus spécifiés, sont maintenant requises pour l’étude approfondie de la question sous ses différents aspects. Il faut examiner si les séries de phénomènes, en chaque espèce de leurs lois, doivent se terminer à des sujets conditionnés, définissables pour l’entendement, ou ne se peuvent arrêter et vont à l’infini, se perdent dans l’absolu. L’analyse des nouveaux dilemmes, et la critique historique des solutions des problèmes de la métaphysique, qui toujours en dépendent, feront ressortir la complexité et les liens mutuels de ces problèmes. Les motifs d’option, tout logiques d’abord en apparence, et séparés, s’uniront quoique sans sortir encore de l’ordre intellectuel, pour se rapporter tous à une question unique essentiellement morale.