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UCHRONIA




PREMIER TABLEAU

Invasion de l’Occident par les doctrines orientales. — Les dissidents du monde romain. — Crise de la Judée. — Les Chrétiens.


Dès la haute antiquité, les nations de l’Orient obéirent à des prêtres ou à des rois absolus. Sur les confins de l’Orient et d’un Occident barbare ou inconnu, vers le commencement de notre ère[1], les races helléniques et italiques[2] montrèrent des dispositions différentes. Ces peuples favorisés de l’esprit et de la nature, les Grecs, les Italiens, ignorèrent le pouvoir des prêtres ou le subordonnèrent aux intérêts civils. Au lieu de grandes monarchies, ils eurent des cités libres et furent les inventeurs de la Loi, cette abstraction destinée à devenir une des grandes réalités

  1. En avançant dans la lecture de l’Uchronie, on voit aisément que l’ère adoptée par l’auteur est celle des olympiades. Pour une esquisse à grands traits, où les minuties chronologiques seraient de trop, cette ère se confond sensiblement avec celle de la fondation de Rome. D’après cela, en remarquant que la première année de l’ère chrétienne est la 777e des olympiades, on passe grossièrement des dates de l’uchronie à celles du calendrier grégorien, en retranchant huit siècles des dates qui surpassent ce nombre d’années, et, au contraire, en retranchant de huit siècles les dates dont le nombre d’années est moindre. Ainsi le VIIe siècle de l’uchronie est le Ier avant Jésus-Christ, et le IXe de l’uchronie est notre Ier après Jésus-Christ. Ceci dit pour éclaircissement, l’éditeur aura soin de faire suivre les dates uchroniennes par nos dates vulgaires, en notes, afin de ramener les premières à notre calendrier et d’épargner tout calcul au lecteur. (Note de l’éditeur.)
  2. Il ne faut attacher à ces noms aucune valeur ethnographique. L’auteur ne paraît nulle part se préoccuper de ce que nous appelons la race. On ne saurait d’ailleurs attendre autre chose du temps où il vivait. (Note de l’éditeur.)