Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/279

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que la malade se fût rendu compte de l’opération, il lui fit, un peu au-dessus de la hanche gauche, en pleine chair, une injection sous-cutanée dont l’effet fut presque instantané.

Éva poussa un profond soupir, eut un léger mouvement de la tête comme si elle venait d’y recevoir un coup, et porta la main droite à son front. Puis ses yeux se fermèrent, l’expression d’angoisse répandue sur ses traits disparut, ses muscles se détendirent et elle s’endormit doucement.

Le médecin se pencha alors sur sa poitrine qu’il ausculta longuement, surtout du côté gauche, et lorsqu’il eut terminé cet examen, il dit à la femme de chambre que l’immobilité subite de sa maîtresse épouvantait :

— Ne craignez rien, elle repose tranquillement, ne souffre plus et se réveillera toute seule. Je reviendrai ce soir. Elle ne joue pas ?

— Non, monsieur.

— Eh bien ! qu’elle reste tranquille chez elle.

La femme de chambre s’assit auprès du lit et le docteur s’en fut, mais en hochant la tête.

Moins d’une demi-heure après le départ de M. Tavini, la morphinée revint à elle, et murmura :

— Ah ! que c’est étrange ; il m’a semblé que je recevais un petit coup de marteau, là, derrière la tête, puis ç’a été fini !

— Et vous n’avez plus de douleur ? lui demanda Jeanne.

— Aucune. C’est vraiment admirable ! Il faudra