Page:René de Pont-Jest - Le Serment d’Éva.djvu/289

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je ne serai plus là ? Tiens, laisse-moi, j’ai besoin d’être seule.

— Que voulez-vous faire ?

— Je vais écrire à M. Ronçay de venir me chercher.

— Oui, oh ! oui, c’est cela ! Partons le plus rapidement possible… M. Bernel saura bien vous guérir, lui !

La brave fille installa sa maîtresse, lui donna tout ce qui lui était nécessaire pour écrire et se retira, afin de pleurer tout à son aise, car les larmes l’étouffaient.

Le soir même, le courrier de Paris emportait, sous la même enveloppe, à l’adresse du sculpteur, la lettre de M. Tavini et ces lignes :


« Cher bien-aimé, pardonne-moi si je t’ai caché la vérité jusqu’ici, mais je craignais de te faire trop de peine. De plus, je l’ignorais en partie. Je ne la connais que depuis quelques instants, grâce à cette lettre que le docteur Tavini, qui me soigne, allait envoyer à M. Bernel, et qu’il a laissée tomber dans le salon où Jeanne l’a trouvée. Ne me gronde pas de l’avoir lue ! Notre ami Raymond n’est pas à Paris et la communication de son confrère lui serait peut-être arrivée trop tard !

« Tu le vois, il faut que je quitte Rome le plus tôt possible. J’ai une angine de poitrine et une maladie de cœur, et c’est seulement à Paris, ou plutôt c’est seulement près de toi que je pourrai guérir. Comme