Page:Replique des député des manufactures & du commerce de France à MM. les députés de S. Domingue.djvu/23

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loi qu’il avoit juré de faire exécuter, & ſe mettant à ſa place, l’a de nouveau frappée de mort, en la rendant à la rivalité de deux Nations qui ne ſe mesurent qu’avec inquiétude, & qui ne développent leurs moyens qu’avec crainte.

On a mis en queſtion & on a ſoutenu que la France ne pouvoit exploiter & approviſionner ſes Colonies ; il falloit au contraire ſoutenir qu’avec de bonnes loix commerciales, la France pouvoit exploiter le commerce du Monde entier. Des opinions hardies & inſenſées, préſentées avec aſſurance, ont égaré juſqu’à préſent des eſprits ſains qu’il eſt enfin tems de ramener. Il eſt tems que les Colonies payent à la Mere-Patrie le tribut qu’elles lui doivent, ce ſont des manufactures qu’elle a créées pour ſa plus grande richeſſe. La plus grande richeſſe d’une Nation eſt un travail ſans limites, pour tous les citoyens ; c’est par la construction des vaiſſeaux, par le tranſport des denrées coloniales dans nos ports, par le débouché de 90 millions de nos manufactures dans les Colonies, qu’on eſt parvenu à cette grande ſomme de travail : vouloir la diminuer, c’eſt porter atteinte à la fortune publique, c’eſt néanmoins ce que prétendent Meſſieurs les députés de St. Domingue ; & dans quel tems forment-ils cette entrepriſe ? Dans un tems où l’oiſiveté mendiante & armée ne peut être légiti-