Page:Rességuier - Éloge de Mr Poitevin Peitavi, 1821.djvu/27

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Ainsi se soumit doucement à la mort celui qui avait résisté au temps et trompé la vieillesse. Ainsi s’arrêta ce cœur qui battait si vivement pour la gloire et pour l’amitié. Cette même religion qui l’a soutenu dans sa longue carrière adoucit aujourd’hui nos regrets. Un Prélat[1] entouré de l’éclat de son nom, de son rang, de ses lumières, vient s’asseoir à cette place accoutumée aux talens et aux vertus. Il vient l’honorer par de nouveaux talens, par sa science, par sa sagesse, Mais je ne dois, Messieurs, vous parler que de ma douleur ; je ne dois vous entretenir que de vos pertes. Un autre vous parlera de vos conquêtes. Un autre vous dira les triomphes de l’Église, un Diocèse long-temps abandonné, heureux enfin de la présence de son chef, et ce chef vénérable fesant descendre sur un peuple à genoux les bénédictions du ciel. Instruit par le malheur et éprouvé par l’exil, martyr de l’honneur et de la foi, ce modèle touchant de courage et de piété, ce Pontife que nos cœurs appelaient arrive dans nos murs ; il est accueilli avec transport, et se dérobe à nos acclamations, à nos empressemens, pour donner un grand

  1. Mgr de Clermont-Tonnerre, Archevêque de Toulouse.