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Alcibiade et Flore



AVIS DE L’AUTEUR

L’amusement a donné naissance à cette Nouvelle. Les dames de ma société s’avisèrent, par plaisanterie, d’exiger des hommes qu’ils composassent un ouvrage court ou long, dans lequel entreraient des mots donnés. Elles se plurent à prescrire les mots les moins assortis et qui portaient les idées les plus éloignées les unes des autres. Voici les mots qu’une belle m’ordonna d’employer, au nombre de vingt-six : Du Mont, feu, soufre, ordinaires, Alcibiade, Flore, médecin, Thuorbe, Rhin, Thémis, métaphore, enthousiasme, clairon, Vénus, Scaramouche, Styx, Turquie, tympan, turlupinade, marotte, amour, léopard, magot, Morphée, simarre, gnomes. On les remarquera facilement dans le texte de la Nouvelle, à mesure qu’ils y entreront, parce qu’ils sont imprimés en caractères italiens.




Du mont Etna, si célèbre par le feu qui dévore ses entrailles et qu’il vomit contre le ciel d’une manière effrayante, il sort une source d’eau vive qui, malgré les tourbillons de soufre dont elle est environnée, conserve toute la fraîcheur des sources ordinaires.

Ce courant, après avoir reçu dans les détours qu’il fait, différents ruisseaux qui grossissent ses ondes et en forment une rivière, traverse un grand plateau situé entre quelques têtes de la montagne peu élevées. Ce canton, préservé de l’impétuosité des vents du nord par les hauteurs qui l’entourent, serait peut-