Projets donnés pour la construction d’un nouveau Théâtre National, dont on paraît sérieusement occupé. La Salle de l’Opéra est achevée : à quelques défauts près, que la critique a relevés, elle surpasse toutes les autres Salles de Spectacle que nous avions encore vues en France[1]. Il ne reste donc qu’à désirer, pour le Théâtre Français, un édifice convenable, qui réunisse la salubrité à tous les autres avantages.
Quatre Architectes (MM. D’Ameun, Antoine, Douailly, Liégeon) viennent de donner chacun un Plan, tant pour la construction que pour l’emplacement du Théâtre de la Nation. Le premier propose de le placer dans l’enceinte de la Foire Saint-Germain ; le fécond sur l’emplacement actuel de l’Hôtel-des-Monnaies ; le troisième sur une partie du terrain de l’Hôtel Condé : le quatrième dans l’un des angles du Carrefour-Bussi. Ce dernier Projet a paru préférable.
On se propose de faire du Carrefour-Bussi une Place à-peu-près grande comme celles des Victoires ; de couper une rue de 27 pieds de largeur, dans le corps du Bâtiment actuel de la Comédie-Francaise, jusqu’à la rue des Mauvais-Garçons, & de la prolonger jusqu’au cul de-sac de Rohan : de percer en face une autre rue, en retour d’équerre, laquelle aboutira dans celle de Saint-André, à l’opposite de la rue des Augustins : d’élargir de six pieds la rue des Mauvais-Garçons, dans toute sa longueur, & d’isoler ainsi le Bâtiment, dont la principale entrée formera l’une des façades de la Place vis-à-vis la rue Dauphine. On ne deman-
- ↑ Il paraît une Critique bouffonne du nouveau Théâtre de l’Opéra, dans laquelle les mystifications de M. Poi….. & la méchanceté du sieur Pal… ne viennent pas à-propos. L’Auteur, au lieu de feindre une Lettre de M. l’Abbé ** sur l’insalubrité de l’air dans nos Salles de Spectacles, devait tout bonnement renvoyer à l’article de l’Encyclopédie dont il a tiré cette observation, que la Mimographe rapporte, page 322.
