Page:Restif de la Bretonne - Le Palais-Royal, éd. d’Alméras.djvu/27

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

culement à la mode coiffée en cheveux, ou avec un chapeau chargé de plumes et de fleurs, étalant ses deux chaînes de montres d’or, ainsi que ses boucles d’oreille et ses diamants, marche à pas précipités, rit toujours, affecte un air de mépris et de dédain en regardant les autres femmes qu’elle rencontre ; va, vient, court, entre et sort dix fois d’un spectacle, et retourne à celui d’où elle est partie. Elle emploie, pour séduire, tout ce que le caprice, le manège, l’art et l’esprit peuvent lui procurer de ressources.

« La fille publique, moins élégante, et toujours accompagnée d’une vieille femme, ou d’une servante malpropre, court moins vite, et se promène plus souvent sous les galeries que dans le jardin, pour n’être pas regardée avec hauteur par l’orgueilleuse Laïs ou la courtisane évaporée. Chacune de ces filles a ses partisans. Le jeune homme encore sans expérience s’adressera plutôt à ces dernières qu’à celles dont l’étalage l’intimidera. »