Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/103

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l’intérêt d’Agnès, à obliger son mari qu’il hait[1]. Il supplie le lecteur d’avoir pitié d’elles, si jamais la misère les réduit à réclamer son aide, à se présenter chez lui, les œuvres de leur père à la main[2]. Il aime, en général, à décrire la vie et les scènes de famille, il apprécie les bonnes ménagères, les bonnes épouses et les bons enfants[3].

Il avoue des relations intimes avec une de ses nièces, mais par surprise : sa parenté lui était alors inconnue. Confession bien inutile, car, à chaque instant, il aurait eu des surprises du même genre avec les filles naturelles dont il croyait avoir peuplé la capitale. Sa crédulité prêtait à la mystification. Veut-on savoir ce qui lui suffisait pour les reconnaître, dans ses promenades du Palais-Royal ? — C’est, dit-il, le thermomètre de son cœur[4] !

Sa joie éclate comiquement, à chaque reconnaissance ; il déclare que ses bâtardes l’adorent et ne le rencontrent jamais sans lui sauter au cou. Si « le thermomètre du cœur » est en défaut et le laisse commettre un inceste involontaire, reconnu trop tard, ses sentiments deviennent « honnestés, paternels et tendres ». Il procure aux retrouvées un mari ou un emploi.

L’imagination de Restif et la malice des filles ont dû faire, en grande partie, les frais de ces reconnaissances.

En 1791, il eut l’idée de convoquer toutes

  1. Mes Inscriptions, § 471, p. 103.
  2. Les Contemporaines, 2e édition, t. XXVII.
  3. Les Nuits de Paris, p. 1613.
  4. Monsieur Nicolas, t. XI, p. 182.