que discutable. Mieux fondée est la proposition d’abandonner aux chirurgiens les corps des suppliciés. Il souhaite qu’on livre aux médecins certains scélérats vivants « pour faire sur eux des expériences qui rendent leur mort doublement utile à la Nation dont ils sont le fléau[1] ». Qu’on ne lui reproche pas sa cruauté ! Il faut, dit-il, savoir être « utilement cruel », ne jamais hésiter quand l’intérêt public est en jeu. Il déclare d’ailleurs qu’il est le plus doux des hommes.
Cependant, il n’aimait pas les « sentimenteux », entre autres Rousseau ; il n’admirait de lui que quatre ouvrages : le Discours sur l’inégalité, L’Héloîse, le Contrat social, et les Lettres de la Montagne[2]. Seuls, les passages relatifs à madame de Warens lui plaisaient, dans les Confessions[3]. D’une manière générale il lui reprochait d’avoir « trop écrit en auteur ». Ses principes n’étaient point mauvais, mais seulement « abusibles[4] ». Quelques-uns avaient fait « un mal horrible[5] », et L’Émile avait été funeste à la population parisienne en recommandant aux dames du grand monde de nourrir leurs enfants. Il y a du vrai dans la raison qu’il en donne :
« Qui doit nourrir ses enfans ? Dans l’état de nature, dans une République égale, toutes les mères ou très-peu d’exceptées, car parmi les femmes, comme parmi les animaux, il est