Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/130

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dix, est nécessaire pour nous faire subsister. Il est clair que, si l’un de nous cesse le travail utile pour s’occuper de choses de luxe, et que nous soyons obligés de le nourrir, nous serons surchargés. »

Si Restif n’est pas l’inventeur du plan d’association exposé dans L’Andrographe, dans Le Paysan perverti, dans la nouvelle des Contemporaines intitulée Les vingt épouses des vingt associés, dans Monsieur Nicolas, il n’en a pas moins introduit, pour la première fois, en France, des idées que Proudhon a résumées dans le mot : « La propriété, c’est le vol », et des théories auxquelles Fourier n’a pas eu grand’chose à ajouter dans ses projets de réformes sociales[1].

Dans L’Andrographe, dit Restif, « je propose à tous les hommes de vivre en frères ; je leur prouve, par les détails où j’entre, et les vues réfléchies des établissemens proposés, qu’on augmenterait par là le bien-être général et qu’on doublerait le bien-être particulier, loin de le diminuer ; qu’on rappellerait, en exécutant ce plan, et l’innocence et le bonheur. Je prouve qu’il serait facile de l’opérer et qu’il n’y aurait qu’à le vouloir fortement. La base sur laquelle tout roulerait, dans cet établissement, serait les droits de l’âge et du mérite. Du reste l’égalité serait parfaite ; l’aisance de tous les individus à jamais assurée[2]. »

  1. Pierre Leroux le constate dans ses Lettres sur le fouriérisme, Revue sociale de 1850. V. aussi un article d’Emile de Girardin dans la Presse du 28 septembre 1852.
  2. T. XXX des Contemporaines, 2e édition. Dialogue entre i’éditeur et le médecin. — Le plan de communauté que