lier qui conduit aux bateaus de poisson : elle est fort apparente, et très-célèbre.
15. La date du 4 novembre est le premier anniversaire : elle commémore celle du 5 novembre de l’année précédente. Je l’écrivis avant que d’être parvenu à celle-ci, la croyant effacée ; je la trouvai ensuite et je la revis avec le doux sentiment de joie qu’éprouve un homme échappé à la mort. Mon âme s’épanouit ; je chantai : « Je suis encore ! La mort, la mort redoutable ne m’a pas moissonné ; je vois la lumière du soleil ; je vois encore, Ô Seine, ton onde fugitive comme les jours qui se sont écoulés depuis que j’ai gravé sur cette pierre ; j’y veux graver encore ! » Et j’écrivis : Bis : anniversarium mali.
Depuis, tous les ans, j’ai rafraîchi l’écriture, en mettant ter à la troisième fois, quater à la quatrième, quinquiès à la cinquième et sexiès l’année dernière.
16. Je ne trouve plus de dates, le reste de l’année. Cependant je me rappelle qu’il y en avait une, au 30 septembris, ainsi marquée : Abiit hodiè monstrum[1], qui était relatif au départ d’une certaine personne, pour aler recueillir la succession de sa mère : ce voyage dura jusqu’au 21 janvier suivant. C’est durant cet intervalle, qu’il m’arriva un grand malheur : mon inclinacion pour Sara.
Elle commença vers la fin de novembre,
- ↑ Il applique l’épithète de monstre à trois personnes : sa femme, son gendre et le marquis de Sade. Il s’agit ici de sa femme.
d’Auxerre, dont les idées philosophiques auraient exercé une grande influence sur celles de Restif.