Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/207

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

233. Mardi 19 mart. Dîner chés M. de Préval. 30 annorum a morte Baroniæ. (Il y a aujourd’hui 30 ans que Mlle  Baron mourut[1].)
234. 14 mart. Apud dominum de la Reynière ; vidi matrem. (Chés M. de la Reynière, j’ai vu Mme  sa mère.)
235. dim. 16 mart. Hodiè finis xxxe voluminis Contemporeanarum. (Fin du xxxe volume des Contemporaines.)
236. 19 mart. Finis comœdiæ manè. (Fin de mon drame, le matin.)
237. 26 mart. Prandium apud Saint-Mars, ubi dominam de Bellegarde. (Dîner chés le chevalier de Saint-Mars[2], où était Mme  de Bellegarde.) C’est la même qui se jeta aux genous de la Reine, pour obtenir la liberté de son mari : on a fait de ce trait intéressant une très-belle estampe[3]. 238. 30 mart. Scmper comœdia. (Je travaille toujours à mon drame de la Prévencion.)

  1. Madelon Baron. (Voir la note i de la page 6.)
  2. Maréchal de camp, inspecteur de l’artillerie.
  3. M. de Bellegarde, colonel et inspecteur de l’artillerie sous le ministère du duc d’Aiguillon, avait réformé, par ordre du duc de Choiseul, un grand nombre de fusils qui furent livrés, pour la valeur du fer, à son beau-frère, M. de Moutiers, propriétaire de forges à Saint-Étienne. Ces fusils ayant été, aussitôt vendus, embarqués pour l’Amérique, M. de Bellegarde fut accusé de malversation et M. de Moutiers de complicité. Ils furent arrêtés et condamnés à vingt et un jours de prison. Mais Choiseul expliqua à la Reine que l’envoi de ces armes en Amérique avait un but politique. Elle parla au Roi et obtint la liberté des prisonniers. Madame de Bellegarde vint remercier Marie-Antoinette, et s’évanouit à ses genoux. La gravure qui représente la scène est curieuse parce qu’elle reproduit les portraits fort ressemblants du comte et de la comtesse de Provence, du comte et de la comtesse d’Artois et de l’empereur Joseph II. (Mémoires de madame Campan.)