Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/321

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mené au Palais-Royal avec La Reynière ; Nougaret n’est pas venu. Vu joué aux échecs chés Manouri[1].

683. 26 mart. Matin, 3 pages Séparée ; achevé H 11 volume. Eté trouver Montlinot arrivé ; parlé de Mélanie qui ne convient pas. Proposé Victoire Chevalier, qu’il verra aujourd’hui 27. Dîné chez Desessarts, où Mlle  sa fille, Madame Doloret. Eté, avec Montlinot, aux Variétés[2], où vu trois pièces, Les valets


    signées : Binet pour le dessin, Giraud pour la gravure. Ce passage montre que Binet a fait au moins une partie des autres dessins.

  1. Café du quai de l’École ; il existe encore sous ce nom quai du Louvre et place de l’École. Manoury était l’auteur d’un Essai sur le jeu de Dames (1770) réédité en 1787. Dans ses dernières années, Restif fréquentait quotidiennement le café Manoury, ou s’assemblaient des hommes de lettres, et où il se plaisait à exposer ses théories sur la physique. Un article du Journal des arts, des sciences et de littérature, du 30 floréal an X, signé Reicrem, anagramme de Mercier, mais qui doit être de quelque autre habitué de l’endroit, se moque assez plaisamment de sa Philosophie de Monsieur Nicolas, de ses Contemporaines et de la malpropreté de leur auteur, dans une lettre adressée par Servan, premier garçon de fourneau du café Manoury, place de l’École, à Paris, aux auteurs du Journal des Arts, lettre qui débute ainsi : « Le célèbre Restif de la Bretonne, connu par plus de 400 volumes d’ouvrages qu’il a composés et imprimés lui-même, enrichit depuis longtemps le café Manoury de sa présence ; il en charme les habitués par sa conversation ingénieuse et vive. Ce vieillard majestueux, sous les rides de la plus belle vieillesse, n’oublie pas l’artifice de la toilette la plus recherchée, jusque-là que les odeurs les plus suaves annoncent sa présence, même lorsqu’on ne le voit pas encore, etc. »
  2. Le théâtre des Variétés amusantes s’ouvrit en janvier 1779, au coin des rues de Bondy et de Lancry. Dorfeuille et Gaillard, qui en étaient les concessionnaires en 1785, le transportèrent au Palais-Royal. Sous la Révolution, il devint le théâtre Montansier, puis de la Montagne. Il reprit, en