Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/58

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avoué qu’il n’a jamais eu lieu que dans son imagination.

On peut encore comparer, dans notre manuscrit, l’inscription : 30 Xbris Ad. Ad.[1] avec le passage des Nuits de Paris[2] où il lui donne une signification différente ; de même pour le 7 maii 70, Dolendo[3].

Les dernières pages des Nuits renferment un chapitre intitulé : Dates effacées. C’est une innocente vengeance contre mademoiselle de Saint-Léger, que Restif feint d’amener un jour chez madame de M*** et de présenter à Sara. Les deux jeunes personnes sont bientôt les meilleures amies du monde. Leur premier soin est d’aller voir les dates sur le quai et de gratter celles qui les concernent. Par une fantaisie de Restif, Sara, après avoir effacé le 31 maii, Sara non redita, efface le mot Sacra chaque fois qu’elle le rencontre, parce qu’elle le prend pour son nom. Les 1er  mars, 2 avril, 3 mai, 4 juin, 5 juillet, 6 auguste, 7 septembre, 8 octobre, 9 novembre, 10 décembre, 11 janvier, 12 février disparaissent de la sorte[4].

Les jeunes filles vont faire part de leurs exploits à madame de M*** qui les tance vertement et leur ordonne de réparer leur méfait ; elles obéissent : Restif les aperçoit et se

  1. V. page 14 de Mes Inscriptions.
  2. V. page 2415.
  3. Nuits de Paris, p. 413.
  4. Restif explique ici d’une nouvelle manière la consécration de ces jours : ils étaient, dit-il, pour lui, les Calendes des Anciens.