Page:Restif de la Bretonne - Mes inscripcions, éd. Cottin, 1889.djvu/64

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Paris ne sont rien pour moi auprès de celui-là. C’est celui que je regrette le plus, qui va le plus à mon cœur. J’ai remarqué que, dans l’isle, vous étiez dix fois plus ouvert, plus confiant, plus aimant qu’ailleurs. Je reverrai avec un bien vif intérêt les marques que vous aurez faites pendant mon exil. Nous les visiterons ensemble, nous y marquerons l’époque de mon retour ; nous y passerons une soirée entière, pour l’y consacrer[1]… »

Grande est la joie de La Reynière, quand Restif lui annonce l’inscription, sur l’île, de la date de son départ pour l’exil[2]. Il se transporte, par l’imagination, sur les quais, aux heures du tour quotidien, se dit qu’à ces heures-là, son ami pense à lui et revoit son nom gravé en différents endroits. Un jour viendra, où ils pourront refaire ce tour ensemble[3]. Il ajoute que Pons de Verdun, de passage dans le pays, est venu le voir ; il demande que Restif lui fasse les honneurs de l’île, pour s’y entretenir de l’ami absent[4].

Ensuite, il donne des commissions de dates à Restif, le prie d’inscrire les 9 et 10 mars 1786 qui rappellent « la dernière de leurs orgies littéraires et nutritives[5] » avec MM. Trudaine, Le Pelletier, Mercier, de Chénier, etc. ; le 8 avril 1786, jour de la clôture des déjeuners philosophiques et semi-nutritifs[6] « qui n’existeront

  1. Les Contemporaines, t. XXVIII, 2e édition.
  2. V. le § 1039, p. 294.
  3. Contemporaines, 2e édition. Lettre du 20 septembre 17S6. Tomes XXVII et XXVIII.
  4. Ibid., t. XXIX.
  5. v. § 669, p. 177.
  6. V. page 99, note 1.