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MONSIEUR NICOLAS

Histoire du Cœur humain, scrupuleusement vraie. Je ne conçois pas comment Diderot a choisi de faire sa Religieuse absolument d’imagination ! la vérité aurait été plus saillante. Mais c’était la paresse de la chercher. Diderot d’ailleurs était un égoïste, comme les deux qui me trompent, un homme vicieux, et par conséquent, un homme médiocre. Ha ! si Diderot était un homme médiocre, qu’est donc S….d, plus égoïste et plus vicieux que Diderot ?

I. LA FAMILLE VERTUEUSE ; quatre Parties. J’étais amoureux de Mlle Rose Bourgeois, et ce fut elle qui me donna le courage d’écrire. J’avais des matériaux, comme on sait, et l’idée de faire un bon Ouvrage qui me tirât de ma nullité, aux yeux des parents de Rose. Elle n’en fut cependant point la principale héroïne : elle n’y a qu’un rôle d’amie de Léonor, mais sous son propre nom. Elle est en outre la première héroïne de la jolie aventure des Filles de Mounk, calquée sur celle de mes Lettres à Rose. Mais le fond du Roman, qui est l’histoire de la mère de Léonor du Lisse, a une origine différente. Je la dois à Bonne Sellier et à sa sœur Sophronie. Cependant, encore sans usage, je ne savais comment l’amener et l’employer. Le hasard me servit.

Un soir, passant pour la première fois sous le Quai de Gèvres, j’aperçus une jolie personne qui achetait dans une boutique de modes. L’élégance de sa taille me frappa ; je revins plusieurs fois sur mes pas, pour la considérer. C’était une demoiselle de