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Page:Restif de la Bretonne - Monsieur Nicolas, t. 2, 1883.djvu/26

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pecté de ses fils : c’est dire qu’il fut reçu convenablement.

Il faut placer ici le portrait de l’abbé Thomas. C’était un grand garçon, maigre, ayant le visage allongé, le teint couleur de bois, et taché de son noirâtre, la peau luisante, le nez aquilin, les sourcils noirs et fournis. Un accident lui avait donné à la joue droite une sorte de loupe grosse comme une noix. Il était concentré, très fort, sans le paraître ; emporté, passionné, lascif ; mais devenu maître de lui-même par dévotion. Il était né pour les secondes places, ayant peu de fermeté et une âme très déférente, ce qui, je pense, lui venait moins de son naturel que du mérite de son aîné, par lequel il s’était toujours vu écrasé. Il n’avait pas plus l’âme que le teint des Restif ; c’était l’âme, comme le teint terreux des Dondéne, de qui sortait sa mère. (Parmi les enfants du premier lit, Anne était mi-partie ; le curé, tout à fait Restif, ainsi que Marie Beaucousin, qui le suivait ; Marianne, laide et mi-partie ; Madeleine, agréable, quoique Dondéne ; Margot Dondéne, trapue et laide. Je ressemblais au curé ; l’infortunée Marie-Geneviève, mi-partie Ferlet ; Catherine, sa jumelle, plus Ferlet ; Baptiste, ressemblant à l’ancêtre Tintamarre ; ÉHsabeth tenait des Simon ; Charles, beau et tout Restif ; Pierre, plus Ferlet, mélangé des Dulis, famille de la mère de ma mère.) L’abbé Thomas était timide, mais violent, poussé à bout. Il n’aimait pas les enfants de Barbare Ferlet, et se plaisait à les humilier. Mais il ne faut pas ou-