Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/12

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ma petite marmotte que tu aimes tant à sucer et dont le poil est si doux ! J’aurais sûrement bien du plaisir ! Et peut-être toi aussi ? Viens c’te nuit… »

Quand tout le monde fut endormi, je me glissai dans le lit de ma grande sœur. Elle me dit : « J’ai vu mon père, un jour qu’il venait de caresser ma sœur, la belle Marie, qui partait pour Paris, courir sur ta mère, sa grosse broche bien roide, et lui fendre la marmotte ; je vais te montrer, tu feras comme lui. — Et moi aussi, je l’ai vu. — Bon ! bon ! » Elle se disposa, me plaça sur elle, me dit de pousser, et riposta. Mais elle était pucelle, et quoique bandant roide, je ne pus introduire, je me faisais mal. Pour Madeleine Linguet, elle déchargea sans doute, car elle se pâma.

Oh ! que je regrettai ce joli con soyeux, que je léchais et fourgonnais depuis six mois ! Mon père, Claude Linguet, qui ne me ressemblait pas, éloignait ses filles dès qu’elles l’avaient fait bander. On prétend que Madeleine avait tenté de se le faire mettre par lui… Quoi qu’il en soit, trois jours après, elle partit pour la capitale, où notre frère aîné, l’ecclésiastique, lui avait trouvé une place de gouvernante d’un chanoine de Saint-Honoré. Ce cafard ne tarda pas à connaître ce qu’elle valait. Il y avait une porte dérobée, de lui seul