Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/142

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tout cela avait ses inconvénients. Il réserva ce supplément de ressources pour après son mariage. La première qu’il attaqua, ce fut sa belle-mère future. Il lui fit un jour un présent de deux mille écus en espèces. Et la voyant dans l’extase de la reconnaissance, il lui mit la main sous la jupe, en lui disant : « Autant tous les six mois, si je vous le mets. Et ne craignez pas de faire du tort à votre fille ! Elle n’en aura que trop de reste. » Comme il était extrêmement fort, tout en parlant, il la renversait, l’enfilait. La dame se trouva prise sans l’avoir prévu. Elle fut rabatelée une dizaine de fois, tant elle était vigoureusement contenue… Enfin, devenue libre, elle lui dit : « Oh ! quel homme !… — Je suis tel, répondit-il, que votre fille et vous, quand vous m’aurez toutes deux, me donnerez vous-mêmes des maîtresses, pour vous reposer. » La dame, qui aimait le jeu d’amour, sourit, en rougissant d’espérance et de plaisir.

« Elle fut exploitée tous les jours, en attendant celui du mariage de sa fille. Quand ce jour fut arrivé, effrayée pour une jeune vierge, elle pria l’inépuisable Fysitère de la ménager. « Six fois, répondit-il, pas plus, si vous me promettez de me recevoir ensuite, ou de me donner Lucie, l’aînée de vos nièces ? — Non, mais je vous donnerai Géoline, ou Marette, celle que je pourrai avoir le plus facilement… Le soir des noces, Fysitère, quoiqu’il eût toutes les nuits fourni madame Linars,