Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/147

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de fécondées quatorze femelles, qui lui promettaient au moins quatorze enfants.

« A cette époque, Mme Linars accoucha d’une fille. Un mois et demi après, Adélaïde, ou Mme A-queue, mit également une fille au monde. Puis Géoline et Marette eurent chacune un garçon. Annette et Lucie chacune une fille. Toutes six voulurent nourrir. Ce qui fut exécuté dans une terre écartée, du côté de Seignelay, éloignée des routes, comme de l’Yonne, mais sur la petite rivière de Serin. Cependant, comme les unes nourrissaient, et que les autres étaient enceintes, il fallait de nouvelles femmes à Fysitère. Il demanda la permission à Mme Linars de reféconder ses trois premières concubines, Mme Guaé, sa sœur Doucette, et la carmélite, qui n’était plus hystère depuis ses couches. La belle-mère y consentit avec la plus grande joie, car elle était fort embarrassée pour trouver à son gendre des sujets fécondables. Elle avait déjà bien marqué les quatre pucelles les moins laides du village, et même une cinquième, la plus jolie, femme mariée, stérile avec son mari. Elle les avait presque gagnées, au moyen des douze cents francs par année, mais elle n’était pas encore sûre de leur discrétion… Les trois concubines étaient mandées. Elles arrivèrent.

« Dès le même soir, elles furent mises toutes trois dans un grand lit propre à cinq personnes. Fysitère s’y coucha au milieu. Il les palpa toutes,