Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/156

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En attendant, je vais en frayer encore un peu. » Il me renversa, et à l’aide du beurre frais, il m’enfila… avec quelque facilité ; ce qu’il répéta trois fois, excité par ce qu’il venait de voir, et parce que j’étais extrêmement bien chaussée, en souliers de soie neufs. Je déchargeai trois fois à chaque enconnage, comme disait mon père. Cela fit neuf fois. Mon père me dit que j’avais beaucoup de tempérament, et que j’allais être une bonne fouteuse !… Je me lavai soigneusement, et il me ramena.

Nous trouvâmes Guaé chez ma tante. J’étais plutôt mise en appétit que rassasiée, par le triple fourgonnage de mon père. Je dis bas à mon prétendu : « Allez chez vous, j’ai à vous parler. » Il y courut. Mon père parlait à ma tante, prenant des mesures pour accélérer, car il craignait, à la manière dont j’avais déchargé, que je ne devinsse grosse de lui, et il le désirait en même temps. Mais il fallait que je fusse mariée… Ma tante sortit avec lui.

J’allais sortir aussi, pour laisser essayer à Guaé un enconnage complet, lorsque mon oncle rentra. J’étais si envoluptée que je n’en fus pas fâchée, quoiqu’il me déplût. Il ferma la porte au verrou et vint à moi. « Tu vas donc te marier ? me dit-il. Allons, il faut en découdre à nous deux. Aussi bien Guaé a le membre si gros qu’il te ferait souffrir le martyre » ; (ceci acheva de me déterminer). Il me saisit : « Laissez-