Page:Retif de La Bretonne - L’Anti-Justine, 1798.djvu/4

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Avertissement

Quelle excuse peut se donner à lui-même l’homme qui publie un ouvrage tel que celui qu’on va lire ? J’en ai cent pour une.

Un auteur doit avoir pour but le bonheur de ses lecteurs. Il n’est rien qui contribue autant au bonheur qu’une lecture agréable. Fontenelle disait : « Il n’est point de chagrin qui tienne contre une heure de lecture ». Or, de toutes les lectures, la plus entraînante est celle des ouvrages érotiques, surtout lorsqu’ils sont accompagnés de figures expressives.

Blasé sur les femmes depuis longtemps, la Justine de Sade me tomba sous la main. Elle me mit en feu ; je voulus jouir, et ce fut avec fureur : je mordis les seins de ma monture ; je lui tordis la chair des bras… Honteux de ces excès, effets de ma lecture, je me fis à moi-même un Erotikon savoureux, mais non cruel, qui m’excita au point de me faire enfiler une bossue bancroche, haute de deux pieds.

Prenez, lisez, et vous en ferez autant.