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Préface des Contes fantastiques et Contes littéraires (Levasseur et Monnier, 1834, 7 vol.). La grande réputation de Janin comme critique fut pour beaucoup dans le succès qu’eut ici Hoffmann, mais les œuvres que Janin a écrites sous son influence ont très peu de valeur. Elles sont lourdes et froides, dénuées de fantaisie, bref tout le contraire de ce qu’elles voulaient être.

De même, le charmant auteur des Guêpes, Alphonse Karr, a essayé quelquefois sa plume dans ce genre, mais sans succès. Un écrivain, du reste inconnu, Léon de Wailly, a donné un bien joli conte dans le même genre, sous le titre L’autre Chambre (Revue des Deux-Mondes, 1831, t. iv). C’est une histoire qui ressemble au Pot d’Or d’Hoffmann, mais qui est bien écrite, bien composée et très intéressante en même temps.

Parmi les imitateurs de M me Radcliffe et de son cercle, il faut citer en premier lieu Paul Féval qui en son temps fut presque l’égal en succès d’Alexandre Dumas, et que maintenant encore on rapproche parfois de l’auteur des Trois Mousquetaires[1].

  1. Cf. Vre. Spoelberh de Lovenjoul. Lundis d’un chercheur (Lévy, 1897, p. 317). « Par son imagination fertile, la puissance de ses conceptions et l’étonnante variété de ses inspirations, il est certes de la race de l’inépuisable auteur de Monte-Christo et des Mousquetaires, s’il n’est pas son égal. Tous deux demeureront pendant longtemps les meilleurs amuseurs des générations tristes et moroses qui leur ont succédé ».