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Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/29

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citadelle avec leurs meubles, que c’était une calomnie pour affaiblir leur courage. Comme il passait de compagnie en compagnie, étant parvenu à celle de Sart l’aîné, répétant toujours les mêmes discours, un ancien bourgeois, nommé Jean Trescaut, lui redit avec fermeté qu’il était de l’avis de Normand, et que les bourgeois demandaient un appointement. Balagny irrité voulut le constituer prisonnier, mais Trescaut fit résistance et ses compagnons ayant crié armes, armes, ils s’opposèrent formellement à Balagny, qui fut en grand danger de perdre la vie ; toutefois ce ne fut rien, et le tout fut appaisé.

Pendant ce tems, Normand avait continué sa route et s’était transporté auprès des autres compagnies. Celle qui était entre la porte de Selles et celle de Cantimpré, de son propre mouvement, ou poussée par autrui, vint s’emparer de la porte de Cantimpré, s’y retrancha à la faveur de la grande rivière, et avait déjà commencé à barricader les grands ponts de pierre de la grande rue, lorsque le dessein des bourgeois avorta par la survenue du sieur Seigni, lequel ayant été empêché par eux de passer lorsqu’il se rendait à ladite porte, et ayant remarqué la contenance hostile des bourgeois, rebroussa chemin à la hâte vers le marché pour en avertir Balagny. Les bourgeois renoncèrent à leur entreprise, quoique les autres compagnies ne demandassent pas mieux que de les seconder, mais il leur eût fallu un bon chef, un homme en état de commander et de les encourager. Au lieu de cela, des neuf compagnies bourgeoises établies sur le rempart, depuis la porte de St-Sépulchre jusqu’à la porte de Selles, il ne se trouva que deux capitaines, Nicolas Sart et Pierre Baudin, tous les autres s’étaient absentés. Aussi Balagny averti, ne tarda pas à mettre ordre à la rébellion des bourgeois. Il fit venir en ce quartier