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Page:Retour de la domination espagnole à Cambrai – Siège de 1595 par le Comte de Fuentes.djvu/46

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jeudi à midi, et continuée jusqu’au vendredi soir qu’il fit un traité avec son excellence sous la condition expresse que lui et la garnison quitteraient la citadelle le lundi après-midi ; il obtint un traité très avantageux[1].

  1. Voici les conditions de la capitulation proposée par les assiégés :

    Que la citadelle de Cambrai serait ès-main de Fuentes avec toute l’artillerie et les munitions de guerre,

    Que le comte de son côté s’obligerait à faire démanteler dans six jours le château de Clary, dont les troupes espagnoles s’étaient emparées depuis peu,

    Que le duc de Rhetelois, le maréchal de Balagny, De Vicq et les autres seigneurs, capitaines, gentilshommes, officiers et soldats, de quelque nation qu’ils fussent, pourraient librement sortir de Cambrai, marcher en ordre, balle en bouche, mèche allumée enseignes et cornettes déployées, et que même pour cela, on leur rendrait encore toutes celles qui se trouveraient dans la ville, qu’ils sortiraient trompettes sonnantes et tambour battant,

    Que l’on rendrait les armes, chevaux et bagages qui resteraient dans la ville, et que s’il manquait quelque chose, il serait payé de bonne foi, suivant l’estimaiion qu’en feraient les sieurs de Rono, Augustin Messia, Buchi et de Vicq,

    Que semblablement la dame de Balagny et toutes les autres dames, avec aussi les femmes et enfans, les malades, les blesés, les valets et autres gens de suite, pourraient sortir sans aucun empêchement,

    Que tous les prisonniers de guerre seraient mis en liberté sans rançon,

    Que les dettes et obligations contractées par le seigneur de Balagny, pour raison de la monnaie, ou pour tout autre cause que ce puisse être, seraient aussi remises et abolies, sans que pour raison de ce, on pût par la suite l’inquiéter en aucune façon, ni retenir ses bagages,

    Que tout ce que le maréchal, sa femme, ses enfans, les capitaines, officiers ou serviteurs auraient fait par le passé, serait absolument assoupi et pardonné, sans pouvoir être par la suite recherché, soit de la part du Roi catholique ou de la bourgeoisie de Cambrai.

    Ces conditions furent conclues, signées et arrêtées le septième jour d’octobre 1595, et s’exécutèrent deux jours après.

    (Davila, liv. 15. Balique et Cotolendy, manusc.)