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à Madame Léon Cladel.



Les oiseaux familiers, les feuillages mouvants,
La fraîcheur verte de la terrassa et les vents
Qui naquirent heureux, aux doux Pays des Chênes
Lui chantaient, tout le jour, les ivresses prochaines.

Il sut la vie et la torture épouvantante
Du rêve qui s’enfuit après s’être montré —
Mais vaincu par l’extase obstinée et l’attente
Le rêve revenait comme un tigre dompté.

Il vécut dans un songe immense et parfumé ;
Les larmes de l’Automne et les rires de Mai
Lui vouaient, tour à tour, leur âme heureuse ou sombre —
Tout à coup, l’Ange noir lui fit signe dans l’ombre.