Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/104

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colie. Sa fantaisie d’artiste erre parmi les Lédas amoureuses qui lui livrent, sans pudeur, le mystère de leurs désirs charnels, de leurs luxurieuses folies. Son œil attentif garde impitoyable le souvenir de ces beautés que fatiguent l’amour et la débauche. Mais cet œil, épris de vérité, n’est pas le prisonnier de ces images du vice et du péché, il se repaît au sortir de cette vie secrète, de l’innocence de l’enfant, de la naïveté, de ses jeux, du charme de son intimité. Louise Hervieu est par le cœur une mère spirituelle, qui couvre de sa tendresse des enfants imaginaires, et c’est par son tempérament d’artiste la visionnaire des gouges qui peuplent l’œuvre de Baudelaire.

Si le poète avait connu celle qui décora les Fleurs du mal de si magnifiques illustrations, il l’aurait nommée : « Mon enfant, ma sœur », car la femme qui a répondu à l’Invitation au voyage que Baudelaire lui envoyait post mor-