Page:Reval - La Chaine des dames.pdf/263

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volupté, donnait à son visage un attrait enchanteur.

— Il n’est qu’aimer pour plaire, chuchota la coquette, suis-moi en tes écrits et enseigne avec esprit, comme je le fis dans mes chroniques de la Presse, par quels dons de nature, par quels artifices un cœur se donne, se garde et se reprend !

Mais la belle des belles, qui portait une robe de cour, et montrait généreusement ce sein qui était semblable à la rose nouvelle, se saisit de l’enfant et, au lieu de le bercer et le baisoter, le souleva dans les airs et le tendit vers l’autel où le dieu bande son arc.

— Apprends qu’en ce monde, dit-elle, nul bien n’égale la Volupté, il la faut savoir goûter en toute indépendance de corps et d’esprit. Sache que les hommes jouissent de mille libertés que les femmes ne goûtent pas. C’est pourquoi je me suis faite homme et le proclame parce que je suis philosophe et que je suis Ninon.