Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
74
D I A L O G V EI.

de Nauarre ny eſ‍toit pas compris : mais ſachant bien qu’on tireroit de luy tout le teſmoignage qu’on voudroit, il ſembla bon au conſeil de l’y nõmer.
Ces letres patentes, furent enuoyees par courriers expres à tous les gouuerneurs de la France, auec d’autres letres particulieres du Roy de meſme ſuſ‍tance : Excepté qu’il y eſ‍toit adiouſ‍té vn commandement, Qu’incontinent les Ietres receuës, les gouuerneurs fiſ‍ſẽt tailler en pieces tous les Huguenots que lon trouueroit hors de leurs maiſons. Aucuns Huguenots (que la peur auoit fait ſortir hors de leurs maiſons) entendans ce mandement, ſe retournoyent mettre dedans : les autres qui ne s’y oſoyent fier, & ſe trouuoyent dehors, ſoudain eſ‍toyent tuez, autres prins à rançon : Mais à la fin, ceux qui obeiſ‍ſans au mandement s’eſ‍toyent retirez en leurs maiſons, ne furent pas de meilleure condition que les autres. Et toutefois les gouuerneurs ayãs receu leſdic‍tes letres, donnoyent à entendre, qu’ils ne recerchoyent d’entre les Huguenots, que les coulpables de ceſ‍te derniere conſpiration de l’Amiral : que quãt au paſ‍ſé, ils n’y vouloyent pas ſeulement toucher, n’y s’en ſouuenir.
Mais pource que peu de iours apres fut adiouſ‍té auſdic‍tes letres, que les priſonniers fuſ‍ſent deliurez, & que nul ne fuſ‍t fait doreſenauant priſonnier, excepté ceux qui és guerres ciuilés de la Frãce, auoyent eu quelque charge pour les Huguenots, manié affaires, ou autrement en auoyent eu

intelligence : deſquels ſi aucun eſ‍toit pris, on l’euſ‍t

à re-