re qui branſle : mais auſsi pour raffermir & aſſ eurer
ſon eſt at de Flandres, qui autrement eſt en
voye d’eſt re perdu, pour la bonne conduite de ce
vieil reſueur le duc d’Albe. Que ſi le roy d’Eſpagne
ne ſe veut ſeruir en ceſt affaire du prince d’Orenge,
aimant mieux perdre tout à plat ſon eſt at
de Flandres, que de le conſeruer par ſon moyen,
& en acquerir vn autre : cela s’appelle ſe courroucer
contre ſes morceaux. Mais quoy qu’il en ſoit,
s’il aime mieux y employer monſieur de Sauoye,
en luy laiſſ ant pour ſon partage, le Lyonois, Dauphiné
& Prouence, contigus à ſon eſt at : ie ne
doute pas que ce Prince, qui a occaſion de ſe reſſ entir
des torts que la France à fait à ſon feu pere & à
luy-meſmes luy qui eſt guerrier & ſage, & qui a la
reputation de garder inuioiablement la foy à ſes
ſuiets Huguenots, n’acquiere facilement & en peu
de temps, ſinon tout, au moins la plus grande partie
de France : Surquoy (pour les difficultez &
meſſ eances procedantes d’alliances & affinitez
que quelques vns pourroyent alleguer, pour deſguiſer
le mal qui eſt à la porte) ie diray que les
grands n’ont point accouſt umé de pardonner à
loix d’amitié, d’affinité, ou d’autre confederation
quelques ancienes qu’elles ſoyent, quãd il eſt
queſt ion d’amplifier & d’eſt endre leur Empire : ains
plantent touſiours les limites de leur terre, là où
la poinct e de leur eſpee peut arriuer.
Au demeurant, quant au roy d’Eſpagne, il n’a
pas faute de priſes ſuffiſantes ſur le Roy. Pour auoir
ſuborné les villes de ſõ obeiſſ ãce au pays bas
voulu ſubuertir ſes eſt as par pratiques : entretenu