chacun en ſon deuoir. Mais ie ne voudroy’ pas
que le tyran ſceuſt qu’il euſt eſcrit quelque choſe
de luy, ſous quelque eſcorce que ce ſoit : ſans doute
il le feroit mourir, ou pour le moins il l’en feroit
deſdire par force, cõme il a fait eſcrire à monſieur de Puybrac par viue crainte, & auec la promeſſ e
d’vne abbaye, vne epiſt re en latin à Staniſlaus Heluidius Polonois, pour donner couleur à ſa
trahiſon du 24. d’Aouſt .
Le pol. Tu dis vray, I’ay veu ceſt e letre dont tu
parles, ie ne penſoy ’ pas que ce fuſt Puybrac qui
l’euſt faite : il ne s’eſt oſé nommer de honte le poure
homme. Mon Dieu, que ie le regrette ! il n’a
gueres profité iuſqu’à preſẽt, auec tous ſes eſcrits
enuers les Polonois : tout le monde cognoiſt deſia
par trop la trahiſon de celuy, à la louange duquel
il s’eſt efforcé d’eſcrire. Il ne faut auiour
d’huy que les traict s que tu m’as recité de Ronſard,
pour faire deuiner que c’eſt , & de qui il parle :
& ſi l’Hiſt oriographe met en lumiere ce qu’il
en ſcait, comme il nous le vient de racompter, cela
eſt trop plus que ſuffiſant pour mõſt rer à tous
gens de bien, la preudhommie des meurtris, & la
felonnie des meurtriers.
L'hiſt . Ne doute pas que ie ne le publie, auec toutes
les circonftãces des tours qu’ils ont ioué pour
ſurprendre ces poures gens : les letres, les menees
plus ſecretes, les larmes feinct es, les mots couuerts :
tout ſera deduit par le menu. L’arreſt du
parlement auſsi qu’ils ont donné contre l’Amiral,
long temps apres ſa mort : & celuy contre Briquemaut
& Cauagnes, Ie n’en oublieray rien,