cruauté & d’vn ſi peruers iugement, Apres auoir
veu pieç’a (cõme auſsi tout le monde a peu voir)
la confeſsion de foy de ces vieux Lutheriens Frãçois,
qui aimoyent mieux endurer tous tourmens
que de riẽ quitter de la cognoiſſ ance que le ſainct
Eſprit leur auoit donné, de Dieu le Pere en noſt re
Seigneur Ieſus Chriſt , laquelle ils recognoiſſ ent
eſt re le ſouuerain bien de l’homme, le ſalut eternel,
ſans lequel la condition des hommes ſeroit
plus miſerable que celle des beſt es brutes : Et auoir
veu que nul ne leur pouuoit arracher ceſt e eſperance,
Que nulle tribulation, angoiſſ e, perſecution,
faim, nudité, couſt eau, ny feu, ne les pouuoit
ſeparer de l’amour de Chriſt , quoy qu’ils fuſſ ent
pour ceſt e ſeule occaſion tous les iours tuez, reputez
comme brebis de la boucherie, voire ſans
comparaiſon plus rudement traitez : eſt ans iournellement
bruſlez tous vifs à petit feu, & leurs langues
couppees, pour les garder de donner gloire
à Dieu deuãt le peuple, eſt ans en tout & par tout
pour le dire en vn mot, maſt inez en leur honneur,
vie, & biens, comme les plus deteſt ables heretiques
qui furent onques, & declarez criminels de
leze maieſt é diuine & humaine, ainſi que plus à
plein appert tant par les proces, procedures & areſt s
ſur ce faits, reſeruez iuſques à maintenant rie
re les greffes des Parlemens, & des autres iuges de
la France, que par les act es & confeſsion de foy
d’vn grand nombre d’eux redigez par eſcrit és liures
des martyrs & teſmoins de la vérité.
Auoir veu aufsi que pour vn de ces Lutheriẽs
qu’on bruſloit, vn grand nombre d’hõmes, fem-