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D I A L O G V EI.

gez en telle gloire ? comme leur eſ‍t eſcheuë leur portion parmi les Sainc‍ts ?
Quant aux areſ‍ts de Charles & de ſon parlement de Paris, dõnez cõtre l’Amiral, Briquemaut & Cauagnes, nous les auons declarez & declarõs iniquement, iniuſ‍tement, & deſloyalement faits & donnez, & ſur fauſ‍ſes, deſloyales & impudentes calomnies, leſquelles les peruers ont accouſ‍tumé de prendre pour pretexte de leur cruautez, ainſi qu’il appert euidemmẽt en vn ſeul exemple pour tous : ſcauoir eſ‍t, en la mort cruelle & ignominieuſe que les Preſ‍tres de la loy, les Scribes & Phariſiens, voire le grãd Sacrificateur meſme, & le peuple de Ieruſalẽ, ont fait ſouffrir à noſ‍tre Seigneur Ieſus Chriſ‍t autheur de vie, le pendant entre deux larrons en croix, luy impoſant qu’il eſ‍toit vn ſeduc‍teur & perturbateur d’eſ‍tat, & qu’il ſe vouloit faire Roy, quoy qu’il marchaſ‍t en toute manſuetude & debonnaireté, faiſant au benefice de la nation des Iuifs des continuels miracles deuãt leurs yeux, & n’eſ‍tant venu que pour leur conuerſion & ſalut. Or le diſciple n’eſ‍t pas par deſ‍ſus le maiſ‍tre, s’ils l’ont perſecuté, auſsi vous perſecuterõt-ils. Au reſ‍te, entant que touche ceſ‍te perſecution (du mois d’Aouſ‍t & depuis en ça, faite ſur l’Amiral & ſur les autres fideles) nous auons dit & diſons, que c’eſ‍t la plus horrible, la plus eſ‍trange & deteſ‍table conſpiration, la trahiſon la plus poltronnemẽt menee, la deſloyauté proiettee de plus loĩ, & le maſ‍ſacre le plus barbare, qui ait eſ‍té ouy dés que Cain en trahiſon tua ſon frere Abel le iuſ‍te

iuſques à maintenant. Et ne ſachant trouuer

I.v.