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Page:Reveille-matin des François, 1574.djvu/185

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D I A L O G V EI.

moins ceſ‍t outrage, que s’il eſ‍toit fait à ſa propre perſonne : ayant vne fois declaré, que qui la touche, touche la prunelle de ſon œil. Partant eſ‍t en ioint à l’Egliſe, & à tous ſes membres ſuruiuans, d’attendre en toute patiẽce l’aduenement du Seigneur, Ayans ſouuenance que Ieruſalem, apres le meurtre fait en la perſonne de noſ‍tre Seigneur Ieſus Chriſ‍t (d’autant que la vengeance tardoit à venir, cuidant eſ‍tre eſchappee & à deliure) ſe ſentit raſer iuſques aux fondemens, & vit diſsiper & deſ‍truire ſa nation quarante ans apres, par l’armee des Romains, deſquels neantmoins (en mettant à mort Ieſus Chriſ‍t) ils ſembloyent pourchaſ‍ſer l’amitié & la bonne grace. Qu’ils ſe ſouuienẽt auſsi que le premier monde moqueur & prophane, apres auoir meſpriſé par l’eſpace de plus de cent ans les admonitions de ce bon patriarche Noé, fut ſubmergé, lors qu’il y penſoit le moins : quand l’Egliſe de Dieu (laquelle toute conſiſ‍toit lors en huic‍t perſonnes) fut garantie & conſeruee, au milieu des flots & des vagues. Qu’Achab & Iezabel ſa femme, apres auoir quelque tẽps regné en perſecutant l’Egliſe, furent deſ‍truits, eux & toute leur race, par Iehu, que Dieu ſuſcita à ceſ‍t effet : & d’vne infinité d’autres exemples, par leſquels on voit à l’œil que le Seigneur apres auoir fouetté ſes enfans, iette les verges au feu. Et pource que (comme le peuuẽt conſiderer toutes perſonnes qui ont quelque ſentiment, ſolide iugement & bon diſcours) la ligue du Pape, du roy d’Eſpagne, & de tous les catholiques Romains, & la particuliere intelligence qui eſ‍t entre l’Empereur & ſes deux